Et vous êtes....? Perrine Robert, responsable des programmes chez Lyon Capitale TV.

Fiducial Medias vous présente ses collaborateurs dans la rubrique "Et vous êtes...?".

Perrine Robert, responsable des programmes, Lyon Capitale TV.

FM. Quelle est votre formation initiale ?

PR. Lycéenne, j'étais en classe à horaires aménagés au Conservatoire de Lyon où j'ai consacré l'essentiel de mon temps à l'apprentissage de la musique et du violon. J'ai passé mes prix en formation musicale et en instrument et, même si j'ai obtenu un bac scientifique, j'ai commencé à travailler comme violoniste dans les orchestres de la région, et à enseigner au conservatoire d'Oyonnax. Puis, je me suis occupée de la communication de différentes structures musicales, festivals et de la programmation de salles de concert à Lyon. Parallèlement j'ai poursuivi mes études à l'université de Musicologie et en Psychologie mais mon projet professionnel autour des medias s'est imposé progressivement. J'ai obtenu une Maîtrise en Cinéma à Lyon II et une Maîtrise en Gestion de projets culturels à l'ARSEC.

FM. Comment et pourquoi êtes-vous venue à la production audiovisuelle ?

PR. Mes premiers souvenirs dans les medias remontent au début des années 90, à la radio, où j'animais et produisais des émissions. France 3 Rhône-Alpes Auvergne m'a proposé un magazine hebdomadaire autour des musiques et des musiciens : Ecoutez la musique. Puis, c'est à Paris que j'ai poursuivi mon expérience d'animation chez Ciné Info (diffusée sur TPS). Je suis rapidement passée derrière l'écran, en tant que conseillère musicale pour les captations TV de concerts, en tant que réalisatrice de plateaux TV (après une formation à l'INA en réalisation multi-caméras), et surtout en tant que réalisatrice de documentaires, essentiellement pour Mezzo, Cap canal, et Cités Télévision. Le genre documentaire m'a toujours attirée, car c'est un moyen extraordinaire d'aller à la rencontre de l'autre.

Lorsque Lyon TV s'est créée en 2006, j'ai rejoint l'équipe pour participer au lancement de ce nouveau média. Je me suis formée cette fois à la direction de production audiovisuelle à l'INA, pour prendre en charge le développement des programmes et des coproductions. Mon poste actuel en est la continuité, il me permet d'avoir toujours un lien privilégié avec cet univers en étant un peu passée de l'autre côté du miroir...C'est très intéressant.

FM. Quel est le périmètre de votre fonction ?

PR. Au niveau de la production nous travaillons pour l'ensemble de la firme Fiducial. Je peux organiser la grille de Lyon Capitale TV le lundi, assurer l'enregistrement d'une voix pour un prestataire le mardi, recevoir un réalisateur le mercredi pour discuter d'un projet, réaliser le tournage d'une émission le jeudi, lire beaucoup de devis et de contrats pour terminer ma semaine...

La majeure partie de mon activité concerne le lien avec les producteurs et les institutions de l'audiovisuel pour conduire la cinquantaine de coproductions que nous engageons chaque année. C'est un de nos savoir-faire et un atout qui nous vaut une certaine crédibilité dans le milieu de l'audiovisuel.

Je suis responsable de la grille des programmes et de son bon fonctionnement, ainsi que de la vérification des films que nous engageons tant au niveau juridique que technique et artistique.

FM. Quelles sont les raisons qui vous ont amenée à rejoindre Lyon Capitale TV et qu'est-ce qui motive chaque jour encore votre collaboration à ce support ?

PR. Le choix de rejoindre Lyon TV n'a pas été une évidence au départ car, en France, l'activité audiovisuelle est centralisée et les medias se trouvent à Paris ! J'y avais des perspectives intéressantes....J'ai néanmoins préféré rejoindre ce groupe d'amis lyonnais car il y avait tout à construire et c'est formidable de travailler sur un projet naissant !

Cela m'a donné l'opportunité rare de comprendre parfaitement les mécanismes de la production, de la naissance d'un projet jusqu'à sa diffusion. J'ai finalement, grâce à mon parcours, pu appréhender les différentes étapes du processus : penser un film, l'écrire, le défendre, le pitcher, le tourner, le dérusher, le monter, et le faire diffuser...Puis, une fois passée de l'autre côté du miroir, je peux : écouter le pitch, l'orienter, lire le dossier, le corriger, le soutenir, le financer, le coproduire, suivre le montage, le numériser, l'encoder et le diffuser !

FM. Quelles sont les valeurs que vous défendez dans votre approche des medias et de l'audiovisuel ?

PR. Je souhaite avant tout défendre l'idée que la télévision ne "lobotomise" pas nécessairement ! Cessons de tout mettre dans le même sac. Il existe des restaurants gastronomiques et des fast-foods, ce n'est pas pour cela qu'on dit mal manger en France!

Si on enlève à la télévision son bouton de fièvre qu'est l'audimat, elle est aussi valable qu'un livre d'histoire. La course aux annonceurs, la séduction au premier degré pour le plus grand nombre a beaucoup terni son image et donc ses programmes. Il faut penser que la télévision est un espace public et que nous avons une responsabilité, un rôle à jouer auprès de ce public. Comme s'interrogeait un artiste à propos de l'Art public, "à force de descendre dans la rue, l'Art peut-il enfin y monter ?!". Il en est ainsi pour la télévision, elle peut se révéler au-dessus des attentes et donner du sens.

FM. Quels conseils donneriez-vous aux jeunes gens qui se destinent aux métiers de l'audiovisuel aujourd'hui ?

PR. Qui dit audiovisuel, dit être dans l'air du temps. Qui dit être dans l'air du temps, dit concurrence...Qui dit concurrence, dit marché actif mais rapidement saturé...Les écrans se multiplient, les programmes aussi, mais pas les financements. Le marché est donc actif mais rude !

Mes conseils sont assez simples : être débrouillard, dégourdi, avoir plusieurs cordes à son arc (technique, pratique, mais ausi théorique et littéraire), ne pas avoir peur de frapper aux portes, montrer sa motivation, faire des stages pour s'insérer dans l'entreprise au plus tôt. Un léger avantage dans notre secteur est qu'on peut encore donner une chance à un jeune posssédant peu de diplômes, mais un oeil vif, une caméra dans la main, un ordinateur dans l'autre, un casque sur les oreilles....Il faut juste être passionné et meilleur que que les autres ! Facile à dire, je vous l'accorde. L'autre solution est de se spécialiser dans un cursus dédié, pour être plus performant dans un domaine précis, même si l'originalité reste à cultiver pour se distinguer.